Tome 1 par Zwitzwit
Pour celles qui sont assez vieilles pour connaître, ce manga m’a fait penser à la série « Sex and the city », la bande de copines en moins. Les thèmes abordés sont assez proches, cependant l’achat compulsif de chaussures à talons hauts n’est malheureusement pas abordé dans ce manga ;)
Les personnages sont assez longilignes et les formes anguleuses, on est très loin du dessin doux de Io Sakisaka ! Je ne peux pas dire qu’il soit désagréable ou qu’il me dérange mais il ne m’attire pas non plus. On passe d’une case à l’autre avec fluidité, sans souci de compréhension.
J’ai trouvé les réflexions et questionnements de Sayo assez intéressants d’autant que c’est une femme adulte qui a une vie professionnelle intense. Et justement son ambition professionnelle est un réel frein à sa vie sentimentale. Cette préoccupation touche clairement les femmes qui travaillent qui peuvent s’identifier à Sayo et qui peuvent aussi rencontrer les mêmes difficultés qu’elle, à moindre échelle je pense vu qu’on est en France et qu’il y a moins de pression (de cet ordre ^^' sur les femmes. Au japon les femmes subissent encore le carcan des stéréotypes : elles doivent se marier, et arrêter de travailler pour avoir des enfants et les élever. Ce regard pesant et jugeant de la société sur les femmes actives est porté par un des personnages secondaires : Takahata, un collègue de Sayo, qui lui représente les valeurs plus traditionalistes.
J’ai également apprécié la dualité de Sayo, qui colle assez aux femmes contemporaines, elle sait se montrer forte, ambitieuse, elle semble être une machine entièrement dédiée à son travail ignorant le jugement des gens, cependant on peut voir également son autre facette, sa fragilité face aux regards de la société, sa crainte de rester seule et de ne pas être aimée comme elle est.
C’est la romance qui, pour moi, est la faiblesse de ce titre. Même si les choses avancent rapidement entre Sayo et Ryôichi, on ne peut vraiment pas parler d’amour. Leur relation est plutôt un jeu (d’où le titre ^^' ou chacun trouve son compte, trompe sa solitude et étouffe ses angoisses, du moins pour Sayo, Ryôichi passant pour un dragueur c’est plutôt l’aspect « défi » qui semble le motiver. S’il a des motivations plus profondes je trouve que ce n’est pas du tout mis en avant. De manière plus générale, je n’ai pas trop accroché à ce personnage, je ne comprends pas trop ses motivations hormis l’aspect jeux charnels/défi à remporter. La seule qualité que je lui trouve c’est qu’il ne juge pas Sayo et qu’il la prend comme elle est. Il respecte son ambition mais il lui laisse également l’opportunité d’être fragile... Malgré tout, comme Sayo je pense, j’ai du mal à lui faire confiance… Cependant, j’ai hâte de voir comment il va évoluer dans le prochain tome.
Un point sur lequel je suis assez mitigée est le rapport de domination/passivité dans la relation entre Sayo et Ryôichi. Certes je trouve ça bien de montrer que les femmes aussi peuvent avoir des relations uniquement charnelles, sans amour mais je trouve que Sayo est complètement soumise à Ryôichi. C’est clairement lui qui mène le jeu et je trouve ça dommage. Dans tout le titre on développe le thème de la femme indépendante, affirmée et là, dans la relation, elle se laisse faire. J’aurais aimé qu’elle soit plus investie dans cette relation, qu’elle prenne plus les devants. Ce qu’elle a fait une fois et j’ai trouvé ça très bien ! Ça correspond bien au comportement des femmes contemporaines. Et cela correspond plus à la personnalité de Sayo, à son rôle de femme libérée.
Je trouve le parti qu’a pris Akata de proposer ce titre assez ambitieux. On se situe dans du Josei mais la relation est pour le moment centrée sur les relations charnelles entre Sayo et Ryôichi. Je dois dire que s’il n’y avait pas eu toute la réflexion autour de la femme active, de sa place dans la société et de son rapport aux relations amoureuses, je crois que j’aurais trouvé ce titre sans intérêt. Mais bon, c’est Akata et, pour moi, c’est leur force de proposer des titres différents, innovants mais avec une réflexion profonde.
Je ne suis pas 100 % convaincue à la fin de ce tome (ce qui est très rare avec un titre ce cet éditeur et ça me fait de la peine d’écrire ça...) Même si je le trouve intéressant d’un point de vue sociétal, je n’ai pas accroché au personnage masculin. J’attends donc le second tome, qui sort en fin de mois, pour me faire un avis plus tranché, et puis j’ai envie de savoir où tout ça va mener parce que je dois dire que je ne vois pas trop où veut en venir la mangaka...
Chronique réalisée grâce aux services presse des éditions Akata.
En conclusion
Après deux lectures, je n’ai pas réussi à rentrer dans l’histoire qui malgré un point pertinent, concernant la place de la femme dans une entreprise, reste superficielle et pas franchement palpitante.
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