Avis principal par Beldaran
Je me suis enfin attaquée à la nouveauté du mois de janvier des éditions Glénat et j’ai vraiment beaucoup aimé. La série est toujours en cours de publication et fera 5 volumes au total. Les deux premiers tomes content le premier arc et nous offrent un voyage dans un riche univers.
L’histoire prend place dans un pays où jadis centaures et humains vivaient en harmonie. Cependant, l’avidité des Hommes dans la conquête de nouveaux territoires a engendré des conflits sanglants où les centaures ont pris la place de bêtes de somme, domestiqués pour les guerres. Au moment où débute le récit, les communautés de centaures ont été décimées et les groupes libres vivent reclus dans les montagnes. C’est l’histoire d’une rencontre entre un centaure libre et un autre élevé en captivité qui rêve d’évasion. Le récit est linéaire mais la narration fluide est plaisante et captivante. On découvre avec horreur ce que cette société humaine impose aux centaures, esclavagisme, viol, … Le tout est présenté d’une façon intelligente sans tomber dans le vulgaire ou le pathos. Difficile de trouver un point positif aux humains, surtout quand leur folie déteint sur les centaures. Le passage dans le tome 2 avec Mikuni est glaçant. Si le premier volume est une quête de liberté, le second montre que des sacrifices doivent être faits pour la protéger. Il s’agit également de préserver les traditions orales de la civilisation des centaures, dont le savoir se transmet de génération en génération. Ce premier arc est une immersion prenante au sein de cet univers riche et bien construit. J’ai pris plaisir à découvrir le quotidien des centaures, loin des guerres humaines. Je me demande si les autres arcs reprendront des protagonistes de celui-ci, comme Tanikaze. Dans tous les cas, je suis impatiente de découvrir la suite.
La galerie de personnages est importante avec le duo Matsukaze / Kohibari mis en avant, notamment dans le volume 1. Il y a une réelle relation père/fils qui s’installe entre les deux, Kohibari ne connaissant que la captivité depuis son rapt. Il a vécu des choses difficiles avec les hommes mais a conservé une certaine innocence, cela le rend attachant. Il apprend énormément aux cotés de Matsukaze, imposant centaure, habitué à la liberté dans les montagnes. Il est loyal et fougueux. C’est un enseignant patient. Sa sœur est vraiment très drôle. Hayame est un personnage complexe. Elle a été élevée en captivité et rêve de devenir la monture du Seigneur. Elle connaît une évolution intéressante et surtout nous offre un final poignant.
J’ai adoré les dessins malgré leur côté brouillon. Les graphismes sont puissants avec des visages particulièrement expressifs. On peut sentir la force des personnages suinter du papier. Les pleines pages sont magnifiques et les décors soignés. La bataille finale est superbe.
En ce qui concerne l’édition, le papier est trop fin pour un rendu final « tout mou » avec une prise en main pas très agréable. J’ai eu du mal avec la traduction qui était parfois vulgaire. Sinon le changement de police pour les dialogues est bien trouvé. L’éditeur a repris les couvertures japonaises qui sont magnifiques. Pensez à jeter un œil sous les jaquettes pour admirer de très beaux dessins de paysages en noir et blanc.
En conclusion
Centaures est la curiosité de ce début d’année que je n’attendais pas mais qui livre un premier arc immersif et palpitant aux côtés de créatures mythiques.
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