Avis principal par Beldaran
Parmi le peu de nouveautés du mois décembre dernier, Père Fouettard Corporation s’est démarqué par son ambiance de circonstances. J’étais très emballée par l’annonce car je suis friande du travail d’Hikaru Nakamura que nous connaissons en France pour sa jubilatoire série, Les vacances de Jésus et Bouddha. J’ai adoré ce premier tome !
Ce sont les fêtes de fin d’année, tout le monde est heureux, sauf Miharu, 22 ans qui enchaine depuis 3 ans les CDD pourris dans la même supérette, tout en supportant un patron détestable et un collègue qui l’est tout autant et qui va le pousser à commettre l’irréparable, voler un gâteau périmé ! A partir de là, sa vie prend un tournant radical, il finit dans un sac après avoir mangé des tripes, direction le pôle nord dans l’entreprise du Père Noël. Oui, c’est totalement fou et bigrement génial. Miharu est donc embauché par le Père Fouettard qui occupe le poste de directeur, le Père Noël ayant eu un problème définitif. Le salaire est bon mas il faut vivre pour l’entreprise : bonjour capitalisme !
Avec Miharu nous découvrons les rouages de cette vaste boutique et nous sommes loin de la féérie de noël. La conception des cadeaux est légèrement traumatisante, à l’image du Père Bonnet chef de l’usine à jouets. Le rôle du Père Fouettard est de punir les garnements, c’est ainsi que nous découvrons le système infaillible du test spécial vaurien qui calcule le degré de déception de l’enfant, brillant tout simplement brillant.
Au sein de ce joyeux bazar, profondément burlesque, se dessine de nombreux mystères qui renforcent l’intérêt au récit. La narration est rythmée et nous propose son lot de scènes cocasses et de dialogues savoureux. Oui, vous allez garder le sourire tout au long de votre lecture et ça fait du bien ! Il n’y a que deux tomes de parus au Japon mais c’est le type de série dont on peut savourer un seul tome par an sans être frustré.
La galerie des personnages est formidable et se trouve être une des forces du titre. Miharu c’est le jeune naïf et gentil, un peu largué mais qui se révèle très compétent à son poste dans l’usine à jouets. Le Père Fouettard est mystérieux. Il a un look vraiment classe. Je vous laisse le plaisir de découvrir le merveilleux caractère du Père Bonnet. Miharu se lie à deux collègues dont Shino qui a des problèmes de poids entre autres. Le dernier chapitre nous livre son passé et nous permet de comprendre l’attribution des « peines ».
Les graphismes sont soignés avec beaucoup de travail sur l’expression des personnages. Les différentes mimiques de Miharu sont très chouettes.
L’édition est sympa avec un titre bien trouvé qui colle parfaitement au récit. En revanche, il y a quelques coquilles.
Tome 2 par Beldaran
C’est la période pour rattraper mon retard sur cette comédie de noël truculente et joyeusement déjantée. Après avoir été bouloté par un sac, le jeune Miharu fait ses premiers pas dans la vaste entreprise du père de noël. Le salaire est bon mais les conditions de travail sont plutôt extrêmes à l’image du Père Bonnet, chef de l’usine à cadeaux qui se révèle encore plus retors et ce dès les premières pages. Sois fort Miharu !
Le jeune homme poursuit son acclimatation dans ce nouveau lieu de vie entre instants réseaux sociaux et révélations perturbantes. Hikaru Nakamura s’attache à poser son récit en distillant de nombreuses informations, renforçant certaines hypothèses au sujet de Miharu, intriguant au sujet de certains personnages, notamment le sérieux Teppei ou encore en développant avec soin cet univers particulier, loin d’être enchanteur.
Si le ton décalé est toujours présent, le propose se veut plus sérieux puisque nous découvrons le passé de Miharu et tous les événements qui l’ont mené à sa situation actuelle.
Nous saisissons parfaitement la gentillesse du garçon qui a gagné en importance et qui l’a transformé en bonne poire. Il est plaisant de découvrir son enfance et ses différentes actions. Il y a un passage particulièrement poignant.
L’humour décalé de l’autrice se fraye un chemin dans la sélection des rennes qui ont un chouette design, occasion rêvée pour Miharu de prendre du galon. Pour cela, il devrait réussir trois tests dont les premiers sont bien délirants. A noter qu’il aura fort à faire avec un nouveau collègue qui va littéralement atomiser son quotidien, déjà assez bancal.
La narration est enlevée, rythmée de scènes qui s’enchainent avec fluidité grâce à de petits détails qui prennent de l’importance dans l’histoire plus elle avance.
Le récit est dense, sans temps mort et surtout de plus en plus en captivant. La dernière image donne envie de lire la suite.
Les graphismes sont toujours aussi agréables avec de chouettes pleines pages et de superbes idées de design.
Hikaru Nakamura nous offre un deuxième volume encore plus captivant que le premier. Elle transforme noël en grande aventure burlesque grâce à une belle galerie de personnages et un récit emballant. C’est une lecture parfaite pour la période.
En conclusion
Père Fouettard Corporation est une comédie sur noël qui fonctionne grâce à son humour décalé et sa palette de personnages un brin cinglés.
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