Hanada le garnement

Avis principal par Beldaran

Fin août, le deuxième titre de la collection Kizuna des éditions Ki-oon faisait son apparition et il s’est révélé beaucoup plus intéressant que le premier. La série, terminée en 5 tomes, date des années 1990 et a bénéficié en 2002 d’une adaptation en anime de 25 épisodes, produite par le studio Madhouse. La lecture de ce premier volume a été rafraichissante car elle avait la douce saveur des vacances estivales.

Hanada le garnement nous entraine au fin fond de la campagne japonaise, à l’aube de la télévision en couleur, dans un village où tout le monde se connaît, ou du moins, où l’ensemble de la population a entendu parlé du petit chenapan Ichiro Hanada, réputé pour la variété de ses bêtises. Cependant, ce qui s’annonce comme une simple tranche-de-vie amusante et conviviale bascule dans le fantastique suite à l’accident du petit héros. A partir de là, les fantômes entrent de plein pied dans les toilettes d’Ichiro (huhu) et ne vont plus le lâcher jusqu’à ce qu’il leur ait filé un coup de main. Le récit aurait pu devenir redondant avec à chaque chapitre son fantôme mais la narration est fluide et bien rythmée. L’auteur aborde différents thèmes plus ou moins graves, comme le deuil et les raisons de pervers pépère… Les histoires de fantômes sont donc variées mais l’auteur n’en oublie pas non plus son univers, qu’il enrichit de petits détails lui donnant un aspect « réaliste » en quelque sorte. L’humour est particulièrement présent et oscille entre le basique pipi-caca et des traits plus fins ainsi tout le monde y trouve son compte. Le décalage créé entre un petit héros et son interaction avec le monde adulte joue beaucoup également et provoque quelques quiproquos cocasses.

Naturellement, cette joyeuse histoire est portée par le turbulent Ichiro qui réalise frasque sur frasque au détriment de sa famille et même des animaux. Il est très horripilant. Cependant, au fil des pages, le petit galopin devient attachant car il évolue avec cette histoire de fantôme. Il commence à prendre conscience des choses qui l’entoure. Sa famille est assez délirante avec un grand-père légèrement perché, un père qui a un penchant poussé pour la bouteille, une grande sœur qui se prend pour une lady et une mère qui gère la boutique comme elle peut. Son ami Sota est plus effacé, plus calme. On comprend pourquoi au détour d’un dialogue. Il est l’opposé d’Ichiro et c’est peut-être pour ça qu’ils s’entendent si bien tous les deux.

Les graphismes sont simples avec un côté rétro agréable. L’expressivité des visages est assez impressionnante et illustre parfaitement l’histoire. Les mimiques du petit Ichiro sont absolument irrésistibles. Les décors sont détaillés, notamment ceux des pleines pages.