Avis principal par Beldaran
En 2015, la plateforme ADN nous proposait l’adaptation animée du roman dont je n’ai regardé que les 3 premiers épisodes. Je n’avais pas trouvé le tout mauvais mais cela ne m’avait pas vraiment accroché donc l’annonce de l’arrivée du manga chez Ototo m’a laissé de marbre. Cependant, la couverture du premier tome du LN m’a totalement subjuguée et m’a donnée envie de découvrir le medium original, après avoir refermé le volume, je ne regrette absolument pas !
Les éditions Ofelbe déclinent Overlord dans la collection Big LN donc ce premier tome regroupe deux volumes japonais, ce qui est un très bon choix car la première partie est particulièrement introductive contrairement à la seconde, plus dynamique.
L’histoire nous plonge au côté d’un joueur du DMMO-RPG Yggdrasil, venu assister aux derniers instants de la plateforme qui doit fermer ses portes. Cependant, il n’est pas déconnecté et se trouve bloqué dans ce monde. Oui, le postulat de départ n’est pas des plus original mais l’univers est incroyablement riche et si la première partie nous livre de multiples informations qui peuvent apparaître rébarbatives comme les compétences ou les armes, je n’ai pu m’empêcher de tourner les pages, fascinée par la construction de ce monde, dont on devine de nombreuses possibilités.
Durant la première partie du tome, nous découvrons avec Momonga, le tombeau de Nazarick, siège de la guilde Ainz Ooal Gown dont ce dernier se retrouve à la tête. L’élaboration de cette dernière est dévoilée, tout comme la création des gardiens du lieu qui sont maintenant libres de penser et d’agir. En même temps que Momonga, on comprend peu à peu que finalement le héros n’est pas vraiment bloqué dans le jeu Yggdrasil mais a été propulsé ailleurs. Et cet « ailleurs » semble plein de promesses.
La seconde partie nous lance plus dans l’aventure avec peut-être un côté plus classique mais vraiment prenant. Certaines rencontres et événements viennent enrichir l’univers pour notre plus grand plaisir. La fin du livre promet de l’action pour la suite !
Le récit fait la part belle à une grande brochette de personnages, même si j’avoue que je me suis un peu perdue avec ceux de la seconde partie. Momonga, avant d’être bloqué dans ce nouvel univers, était un salarié lambda. Maintenant, le voilà condamné sous les traits d’un squelette mais il n’en a pas simplement que le physique. En effet, il réalise rapidement que ses émotions sont différentes et certains de ses actes peuvent choquer. Son personnage est bien travaillé et intéressant à suivre. Les gardiens ayant été créés par les Êtres Suprêmes, ils reprennent les lubies de ces derniers dont je vous en laisse la découverte.
Malgré tout, certains points m’ont dérangé. Tout d’abord le style du récit qui dans la première partie emploi un vocabulaire qui se veut soutenu mais dont l’application est lourde. Il y a également par la suite de nombreuses répétitions de certains faits tout au long du volume qui sont vraiment pénibles. J’ai trouvé le style de la seconde partie plus fluide et agréable. L’autre point désagréable et qui m’a donné envie de jeter le livre par la fenêtre, c’est le personnage d’Albedo et ses échanges avec Shalltear Bloodfallen. Heureusement les passages ne sont pas fréquents mais plombent l’ambiance du récit.
Chaque chapitre s’ouvre par une illustration et quelle illustration ! Les dessins sont magnifiques et nous offrent une merveilleuse plongée dans cet univers.
Du côté de l’édition, Ofelbe livre un très bel ouvrage avec des images sur papier glacé au début et à la fin. En fin, des fiches personnages sont disponibles et dévoilent les plus importants.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
Tome 2 par Beldaran
Le volume est découpé en deux parties, la première intitulée La Valkyrie sanglante et la seconde, Les Héros des Hommes-Lézards. J’ai dévoré cette dernière partie alors que la première m’a laissée une impression mitigée.
La dernière ligne du volume précédent nous laissait stupéfait avec la rébellion de Shalltear Bloodfallen. Cependant, l’auteur nous ramène dans le temps, enfin de découvrir ce que font les autres serviteurs envoyés à Re-Estize pendant que Momon et Clémentine s’affronte. J’ai apprécié le procédé qui permet d’obtenir une meilleure compréhension de la situation et surtout de découvrir d’autres personnages du tombeau de Nazarick comme Sebas.
Le fil conducteur reste la résolution du problème Shalltear mais l’auteur n’en oublie pas son univers avec une visite rapide au palais du royaume de Re-Estize et de nombreuses explications sur les différents objets magiques. Les informations sur ces objets sont plutôt lourdes, on sent que c’est important mais ce n’est pas très agréable à lire. Ainz n’est pas très présent jusqu’à son affrontement contre Shalltear qui est poussif au possible. On passe d’un combattant à l’autre avec un flot continu de noms d’attaques. J’ai perdu le fil et lu le reste du duel en diagonale. Cette première partie s’achève sur une terrible résolution d’Ainz, pour renforcer le tombeau de Nazarick, il prévoit un génocide du peuple des hommes-lézards. Cet objectif renforce l’aspect inhumain d’Ainz. Il est devenu un mort-vivant à part entière, même si par moment des relents de son humanité viennent le titiller. Ces passages sont redondants et ne sont pas vraiment traités avec finesse ce qui est dommage.
J’en arrive à la seconde partie de l’ouvrage sur les hommes-lézards où la narration nous prend totalement à contre-pied. J’ai vraiment adoré ce passage où l’auteur en profite brillamment pour présenter un nouveau peuple sans oublier de faire évoluer les personnages de Nazarick ce qui promet des choses fort intéressantes pour la suite.
C’est aux côtés de Zaryusu que nous découvrons les rites et coutumes du peuple des hommes-lézards. Le récit est immersif et bien réalisé car même si on sait qu’ils vont affronter des êtres qui les surpassent, les voir planifier et batailler pour leur survie est réellement prenant, plus captivant d’ailleurs que le combat de la première partie. Au fil des pages, le serviteur Cocytus est mis en avant et par son biais on perçoit l’évolution à venir des serviteurs qui devraient être capables de prendre des décisions seuls. Ils ont une foi aveugle en Ainz ce que ce dernier tourne souvent à son avantage, de manière involontaire. En parallèle à ces évènements, les habitants du tombeau de Nazarick cherchent et trouvent de nouveaux procédés afin de s’adapter à ce nouveau monde, aspect très intéressant à suivre.
Albedo et Shalltear sont les personnages que j’apprécie le moins, même si la première gagne la palme du personnage le plus horripilant du titre quand elle passe en mode épouse transie et que dire du vocabulaire utilisé pour décrire ses gestes. Heureusement, elle reste peu présente.
Les illustrations sont superbes, à l’image du visuel de la couverture qui donne le ton.
Le déroulement du tome confirme la très bonne impression du premier avec un univers de plus en plus riche et travaillé. L’auteur alterne avec brio informations sur ce nouveau monde et phase d’action pour un récit captivant.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
Tome 3 par Beldaran
Ce nouveau volume, porte bien son titre, les hommes du royaume, car l’action se déroule au sein de la capitale Re-Estize. Cette fois-ci, la même intrigue s’étale le long des tomes 5 et 6 qui forment le volume 3 français. Elle débute de manière plutôt simple et prend des proportions absolument incroyables pour un final qui m’a scotché. En bref, j’ai adoré cette lecture qui est d’une grande richesse et surtout, toujours aussi captivante.
Le récit s’intéresse principalement au Royaume qui apparaît bien corrompu avec l’organisation criminelle des Huit Doigts qui tire les ficelles dans l’ombre et bénéficie de l’opposition entre la faction royale et la faction des nobles, pour ses magouilles. L’aspect « manouvres politiques » occupe une place importante et met en lumière un personnage surprenant, la Princesse D’or, Renner qui laisse à la première rencontre une impression étrange et cela se confirme plus les pages tournent, même si certains points sont plutôt exagérés. Cependant, il est vraiment plaisant de découvrir de nouveaux protagonistes, à l’image de Climb ou des membres des Roses Bleues.
Il faut saluer la construction de l’histoire qui m’a donné envie de relire les volumes précédents car de nombreux éléments se mettent en place, ce qui démontre une totale maîtrise de l’auteur. Le récit se déroule sur un temps assez court, les dix premiers jours de septembre, se révèle riche en coïncidences (le hasard n’existe pas) et dont la tension va crescendo.
Celui qui déclenche les événements du tome, de manière inattendue, est Sebas, majordome de Nazarick dont nous découvrons la personnalité en profondeur qui vient nuancer le côté « sombre » des autres membres du tombeau de Nazarick. Il apporte une certaine fraicheur, même s’il ne faut pas trop le titiller et qu’il reste d’une loyauté sans faille à son maître, Ainz Ooal Gown. Ce dernier n’apparaît pas dans la première partie du récit mais ce n’est absolument pas dérangeant et cela laisse de la place à l’histoire pour développer le malheureux perdant du tome 2, Brain Unglaus et de retrouver brièvement Gazef Stronoff, des hommes du Royaume.
La seconde partie fait la part belle à l’action et à Demiurge dont les actions mettent très mal à l’aise. Cela nous donne l’impression de ne pas être du « bon » côté. L’écart de force est monstrueux entre les hommes et les êtres de Nazarick mais ces derniers arrivent à leurs fins de manière terriblement brillante. Les combats sont variés, même si certains sont un peu lourds dans la forme, la faute à trop de compétences, au nom à rallonge qui rendent la lecture assez poussive mais l’intensité est là. Cette dernière partie allie habilement scènes d’action et révélations sur l’univers avec un bref passage qui nous conduit à l’empire de Baharuth, plaçant les pions pour la suite de l’histoire avec notamment les fameux Treize Héros Légendaires dont on commence à deviner l’origine. Le dernier chapitre est glaçant mais il est difficile d’en écrire plus. Il semblerait que l’action se déplace hors du Royaume.
En ce qui concerne les personnages, Albedo est quasi absente du volume ce qui me convient grandement mais il a fallu qu’apparaisse Evileye. C’est un personnage intéressant qui bascule dans le cliché à un moment précis et dont les réflexions et actes m’ont profondément agacé. Climb est un chevalier qui peut énerver au début mais on finit par le trouver attachant, même si sa naïveté risque de le perdre.
Les illustrations sont somptueuses mais il n’y en a clairement pas assez.
Avec ce volume l’auteur démontre la totale maîtrise de son récit et sa capacité à se renouveler. La construction est intelligente et fait la part belle aux nouveaux protagonistes.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
Tome 4 par Beldaran
Alors que le volume 5 devrait arriver en début d’année prochaine, je me suis dit qu’il était plus que temps que je lise enfin le tome 4. Il est divisé en deux parties bien distinctes, la première intitulée, Les envahisseurs du Grand Tombeau fait suite aux actions du volume précédent tandis que la seconde partie, Les deux leaders se déroule en même temps que les premiers événements du tome 3.
Le décor change totalement et nous propulse loin du royaume, au sein de l’Empire de Baharuth où son empereur Jircniv Rune Farlord El Nix lance une expédition, déguisée, à la découverte du tombeau de Nazarick. Comme à son habitude, l’auteur prend le temps de poser son récit et de présenter l’ensemble des protagonistes. Ainsi, nous découvrons des groupes d’anciens aventuriers, les stipendiés. C’est l’occasion d’en apprendre indirectement plus sur l’action de la Guilde des aventuriers mais aussi du Temple. Il apparaît rapidement que les stipendiés sont aussi utiles au bon fonctionnement de ce monde que les aventuriers. Ils sont chargés des tâches où il faut savoir se salir les mains contre une excellente rétribution. L’histoire met en avant les quatre membres du groupe de Clairvoyance. Cependant, le lecteur avisé ne se fera pas trop d’illusions sur leur avenir et trouvera l’auteur bien cruel avec ses personnages. Le groupe fait partie de l’expédition partant explorer les fameuses ruines. Durant le trajet, quelques informations sont révélées sur la Théocratie de Slane et elles sont loin d’être réjouissantes. Finalement l’infiltration du tombeau de Nazarick est rapidement expédiée hormis le passage avec le groupe de Clairvoyance qui permet d’observer Ainz d’un point de vue extérieur, chose plutôt dérangeante. Finalement, dans les dernières pages nous comprenons le pourquoi de ce mouvement depuis l’Empire. L’auteur a encore une fois joué avec la temporalité des évènements et différentes actions, dont celle durant l’entracte, pour nous donner très fortement envie de connaître la suite. Voilà pourquoi, la lecture de la deuxième partie est frustrante car après une première partie où la tension monte crescendo, l’histoire bascule dans une narration plus lente, proche de la tranche-de-vie.
Cette seconde section est divisée en deux chapitres. Le premier nous ramène dans le village de Carne (celui du premier tome) aux côtés d’Enri où l’histoire nous présente la façon dont le village se remet de la terrible attaque des chevaliers. Grâce à Ainz, Enri a hérité d’une troupe de Gobelins et l’apothicaire Nfirea s’est également installé au village où il travaille sur une potion pour Ainz. Le chapitre est court mais bien rythmé et intéressant à suivre.
En revanche, le second chapitre, une journée à Nazarick, est très long et assez inégal. Le début et la fin sont assez désespérants, comme certains passages avec Albedo, que ce personnage est horripilant. L’auteur prend beaucoup de plaisir à jouer avec la temporalité, ainsi certaines actions se passent en même temps que ceux du premier chapitre sur le village de Carne. Avec cette histoire, nous obtenons une vision plus large de certains étages de Nazarick et nous découvrons certaines actions de Demiurge dont je pense qu’il est le gardien le plus terrifiant. Finalement, le récit permet de faire un point sur toutes les actions menées par les gardiens depuis le tome 1 donc il n’est pas à 100% inutile. Malheureusement, une péripétie arrive dans les dernières lignes et indique que nous n’en avons pas terminé avec cette longue journée à Nazarick.
L’action a enfin quitté le Royaume et il est plaisant de parcourir une partie de l’Empire, à la découverte de nouveaux personnages et de nouvelles intrigues. Vivement la suite !
Malheureusement les illustrations sont rares et ne sont pas toutes pertinentes.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
Tome 5 par Beldaran
Le volume 6 sera disponible dans une dizaine de jours donc j’ai mis un coup d’accélérateur pour venir à bout des 573 pages du tome 5, correspondant aux volumes 9 et 10 de la version japonaise. L’histoire ne se perd pas dans de la tranche-de-vie, comme la partie une journée à Nazarick qui était moyennement intéressante et de fait, propose deux blocs particulièrement captivants à découvrir, Le mage de la destruction qui porte dramatiquement bien son titre et Le conspirateur qui affiche les conséquences des actions présentées dans les chapitres précédents.
La première partie est parfaitement bien illustrée par la couverture de l’ouvrage. Ainz Ooal Gown s’est décidé à passer à l’action au grand jour et en occupant une place de choix sur l’échiquier politique de cet univers. D’ailleurs nous avons droit à une partie de la carte représentant ce monde en début de volume et s’est grandement appréciable pour suivre l’action et positionner les différentes cités. Encore une fois, le récit nous place du côté des humains et observer les actions d’Ainz et des gardiens de ce point de vue extérieur est déroutant et profondément dérangeant. Cependant, le procédé fonctionne car il nous rend attachant certains êtres humains. L’histoire est bien rythmée. Nous passons d’un groupe à l’autre avec aisance, l’auteur nous laisse prendre le temps de saisir la mesure de ce nouvel affrontement dans les plaines de Katze entre le royaume de Re-Estize et l’Empire de Baharuth. Nous retenons notre souffle face à une atmosphère qui devient de plus en plus étouffante pour se transformer en véritable cauchemar. Cette situation de crise met en lumière la bravoure des Hommes, tout comme leurs pensées et agissements les plus vils. Gazef se démarque même si un de ses derniers actes me laisse perplexe. Je peux comprendre mais cela reste assez artificiel.
Nous retrouvons certains personnages aperçus durant les tomes précédents et j’ai été heureuse de suivre une nouvelle fois les habitants du village de Carne qui nous ramène au premier tome et aux premiers pas d’Ainz à l’extérieur du tombeau de Nazarick.
L’affrontement des dernières pages qui n’en possède que le nom, lance la première étape dans la création du royaume d’Ainz. Le Royaume n’est pas le seul à en sortir meurtri. L’impact de cette bataille trouve des échos dans l’ensemble des territoires. D’ailleurs, l’auteur profite du chapitre Entracte, pour déplacer habilement l’action vers un autre royaume qui a fort à faire lui-même, lançant une nouvelle piste pour la suite du récit et élargissent la carte de ce monde.
Ainz est terrifiant dans cette partie, totalement inhumain et très, trop détaché vis-à-vis de ses actes monstrueux qu’il balaye d’un revers de main. Voilà pourquoi ses questionnements dans la seconde partie ne collent pas à la facette du mort vivant.
Le conspirateur remet Ainz au centre du récit. Le personnage serait le point faible de ce volume, notamment lorsque son humanité revient le questionner sur des éléments tellement futiles par rapport à ce qu’il a fait dans la première partie. Il est assez déconcertant de constater que l’image qu’il renvoie aux autres est aux antipodes de son fonctionnement. Les coïncidences s’enchainent pour faire de lui un être brillant alors que bon ce sont véritablement les gardiens qui font le plus dur alors qu’il donne le sentiment d’être là au bon moment. De fait, le personnage n’a pas vraiment évolué depuis le premier tome ce qui constitue le point noir de l’histoire. Néanmoins, ce bloc nous fait voyager, aux côtés d’Albedo au Royaume de Re-Estize où nous avons droit à quelques révélations surprenantes qui font suite aux événements du tome 3, indiquant que le sort du Royaume est scellé d’une certaine façon.
Du côté de l’Empire, pauvre Jircniv Rune Farlord El Nix dont la vie a viré au cauchemar et qui prend une décision radicale. La Théocratie de Slane se révèle un peu plus, son fonctionnement, ses motivations, les humains avant tout, ce qui implique les couacs avec les semi-humains. Ses membres livrent quelques réflexions autour d’événements passés qui pourraient expliquer la présence d’Ainz et peut-être d’autres joueurs.
La fin du tome nous projette hors de la carte, vers de nouvelles cités, titillant notre curiosité, puisque l’aventure devrait revenir au cœur du récit.
En plus des illustrations de début de chapitre, nous avons droit à deux images de pleine page assez marquantes. A l’image de la couverture, elles sont toutes superbes.
Ce fut une lecture vraiment prenante grâce à un récit particulièrement bien équilibré. Les événements des tomes précédents portent leur fruit et permettent à Ainz d’exister sur la scène politique internationale. Cette brusque apparition devrait avoir des conséquences intéressantes à suivre, avec un nouvel enrichissement de l’univers.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
Tome 6 par Beldaran
Une nouvelle fois, c’est un épais volume que nous offre Kugane maruyama. Il l’écrit lui-même dans sa postface, la première partie, correspondant au tome 11 japonais, dépasse les 300 pages. J’ai adoré ce passage qui met en avant l’exploration d’un nouveau lieu et la découverte de nouveaux peuples. La seconde partie, intitulée La paladine du Royaume Sacré et correspondant au volume 12, nous entraine dans un nouveau lieu et le ton change radicalement. On sent que l’auteur se lance dans un arc long et de fait, il faudra être patient pour lire la suite qui devrait arriver durant le premier trimestre de l’année 2022.
« L’artisan nain », titre de la première partie annonce la couleur en nous promettant une escapade souterraine, après d’êtres, petits, trapus, aimant creuser, faire bombance et picoler, le peuple des nains.
Lors de sa dernière visite sur le sol de l’Empire, la curiosité d’Ainz a été titillée par une arme gravée de runes. Afin d’échapper à ses responsabilités et aux attentes de ses sujets, Ainz monte une expédition, accompagné de Aura et Shalltear, plus un homme-lézard qui connaît plus ou moins le chemin, Zenberu. Une fois les paquetages bouclés et passé quelques situations gênantes (oui je pense à celle avec Cocytus), direction les montagnes d’Azerlisia.
Le fait de quitter le cadre pesant des événements du tome précédent pour partir explorer un nouveau territoire de ce vaste monde, est franchement appréciable. C’est un nouveau paysage qui s’offre au lecteur et cela démontre que Kugane Maruyama en a encore sous le coude. En partant à la chasse aux artisans runiques, Ainz redevient le joueur qu’il était, en quête de divers objets et autres compétences. Sa passion se réveille et on le sent quelque peu nostalgique.
Le périple permet d’observer d’autres gardiens et Shalltear revient sur le devant de la scène. Elle est devenue plus supportable. Son évolution est pertinente. Il semblerait qu’elle soit la gardienne la plus puissante de Nazarick donc si elle commence à faire preuve de discernement dans l’utilisation de ses compétences, cela promet pour la suite. Elle forme un bon duo avec Aura qui fait partie des gardiens les plus mesurés.
La troupe arrive au royaume nain à un moment crucial pour ce dernier. C’est une pirouette scénaristique facile mais qui n’enlève rien au plaisir de lecture. C’est par les yeux, du nain Gondo que se dévoile le fonctionnement du royaume nain dont les membres les plus éminents ont laissé tomber les arts runiques, jugés obsolètes alors qu’ils avaient fait la renommée de leur peuple il y a quelques siècles. Naturellement, ce point fait les affaires de l’Overlord et les deux parties y trouvent leur compte.
L’auteur ne cherche pas à révolutionner nos connaissances sur les nains dont les caractéristiques restent standards mais le traitement des runes est intéressant.
Malgré un conflit qui opposent nains et quagoas, avec des dragons de glace qui rôdent, il n’y a pas vraiment de tension dans cette partie. Cependant, l’histoire se suit avec beaucoup de curiosité. Ainz garde toujours à l’esprit qu’un joueur pourrait opérer dans l’ombre ce qui le rend totalement parano et stupide.
J’avais déjà soulevé ce point dans ma chronique précédente. Constater qu’Ainz reste le même, malgré les diverses expériences et autres massacres, est très désagréable. Ses atermoiements, vieux relents de son humanité, arrivent toujours dans des moments déconcertants et sont agaçants. Le pire, sa nullité est perçue comme du génie par les gardiens. La scène du gouffre, entre lui et les deux gardiennes, m’a effarée. Le personnage a dégommé, je ne sais pas combien d’être vivants et stresse quand ses soubrettes lui choisissent une tenue. D’ailleurs, est-il utile de nous répéter x fois qu’il s’entraine devant son miroir pour avoir la prestance d’un roi ? Non car son statut de mort-vivant fait qu’il ne présente aucune émotion.
Ainz a commis de telles monstruosités pour poser la première pierre de son royaume qu’il pourrait arrêter de pleurnicher pour des trucs minables. Surtout quand on voit avec quel ridicule les gardiens sur interprètent ses faits et ses mots. C’est vraiment le point noir de la lecture de cette partie.
Pour en revenir à l’histoire, Ainz possède une force écrasante mais le lecteur le savait, à la différence des dragons, qui possèdent tous des noms à coucher dehors. Ce moment est assez expéditif, j’espère qu’un des dragons apportera quelque chose au récit.
La narration est bien rythmée et l’action bien dosée. On bascule aisément d’une faction à l’autre, l’auteur ayant cette facilité à apporter de l’épaisseur à chaque peuple en quelques paragraphes, permettant au lecteur de cerner leurs fonctionnements et leurs aspirations.
La discussion entre Demiurge et Ainz, en fin de partie, permet de saisir les plans de ce dernier concernant la consolidation du Royaume Sorcier, en faisant de la bonne publicité, via des procédés douteux et sanglants. L’échange annonce les événements de la partie qui suit, qui se déroulent au Royaume Sacré.
L’auteur change sa manière de raconter l’histoire puisque nous allons observer les actes d’Ainz et des gardiens depuis les yeux humains et plus particulièrement ceux de la suivante, Neia Baraja. Nous découvrons le nord du Royauma Sacré, avec sa Sainte Monarque et ses paladins épris de justice qui exècrent les semi-humains. Une nouvelle fois, nous réalisons que nous ne sommes pas du bon côté car on s’attache à quelques humains. Demiurge est le gardien le plus retors. Observer ses actes infames depuis les yeux humains est très dérangeant et perturbant. Le rendu est malsain mais il faut reconnaître que le procédé est efficace.
Demiruge incarne une nouvelle fois Jaldabaoth et c’est du carnage gratuit donc difficile à lire. On connaît l’objectif final du gardien mais le chemin pour y parvenir est semé d’entrailles et de cris d’agonie.
Suite au massacre, nous suivons un groupe de survivants en quête de secours dans les pays voisins. Si j’ai apprécié Neia, j’ai eu plus de mal avec sa supérieure qui prône un idéal de justice impossible à atteindre et qui l’aveugle, même si elle reste puissante au combat.
Naturellement, leurs pas les conduisent à la capitale du Royaume Sorcier, E-Rantel. C’est l’occasion de découvrir le quotidien de la cité depuis qu’elle a été annexée par Ainz. Les êtres semblent vivre en harmonie mais j’ai trouvé cela assez terrifiant. Cela évoque le fonctionnement d’une dictature donc j’ai éprouvé un certain malaise à la lecture. En fait, dans son ensemble, cette partie est difficile à lire.
Les actions des protagonistes nous amènent à suivre Ainz via les yeux de Neia, personnage bien exploité dans les différentes situations.
Cet arc au Royaume Sacré est prenant. On ne sait pas comment les humains vont pouvoir se sortir du piège qui se referme inexorablement sur leurs têtes.
Dans les dernières pages, nous retrouvons la vision d’Ainz et ses pleurnicheries. Sa réponse finale tombe comme un couperet et scelle le destin des humains du Royaume. Du coup, je reprocherai à cette partie la redondance du procédé mais à voir comment il sera mis en application.
Comme toujours, les illustrations de so-bin sont superbes mais rares. Les dessins de début et fin d’ouvrage sont magnifiques.
Ce volume ouvre les horizons du Royaume Sorcier, en dévoilant sa mise en place. Il est intéressant d’observer que tous les éléments des tomes précédents s’emboitent parfaitement. Kugane Maruyama nous fait voyager dans un univers particulièrement riche avec beaucoup de maîtrise. Une fois les évènements du Royaume Sacré terminés, l’histoire devrait se diriger vers la Théocratie, comme le laisse deviner l’Entracte de la première partie.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
En conclusion
Overlord propose un très bon premier tome, riche et immersif avec un héros atypique. Vivement la suite !
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